D'où viennent les poux gris dans le poulailler ?

Les poux gris, poux des plumes, ou poux broyeurs mallophages sont des parasites externes qui touchent principalement les volatiles.

Pas de chance pour nos petites cocottes, ils sont capables de s’adapter à tous les climats. Qu’il fasse chaud, froid, humide ou tempéré... On peut les trouver dans toutes les régions du monde. La seule condition ? Avoir un délicieux hôte sur lequel vivre.

Mais s’il y a bien un environnement dont ils raffolent, ce sont les endroits où les conditions d’hygiène sont insuffisantes, humides et sales. C’est le nec plus ultra pour favoriser leur développement !

Les poux broyeurs aiment se lover entre les plumes de plusieurs espèces aviaires : 

• poules,
• canards,
• oies,
• cailles,
• oiseaux sauvages : moineaux, pigeons.

Les poux gris sont attirés spécifiquement par les volatiles. Ainsi, les animaux comme les chiens, chats ou rongeurs sont épargnés. Les poils ? Berk ! Les plumes ? Miam !

On dit qu’ils sont plumicoles, c’est-à-dire qu’ils se nourrissent des plumes, duvets et de l’épiderme de ses hôtes (contrairement au pou rouge). Ils y retrouvent toutes les protéines nécessaires pour survivre.

Un régime alimentaire spécial, mais qui sommes-nous pour juger !

On parle ici d’oiseaux qui se touchent ou partagent des espaces étroits comme des perchoirs, des pondoirs dans le cas des poules.

Notez également que les poux gris peuvent se retrouver temporairement sur les vêtements ou les mains de l’homme, lorsqu’un éleveur manipule des oiseaux infestés.

Ici, la contamination se fait via des objets contaminés, comme la litière, les plumes qui tombent sur le sol.

• Les poux peuvent alors tomber des oiseaux infectés et se retrouver dans la litière, dans les plumes au sol ;
• Ils peuvent aussi se transférer d'outils à outils utilisés lorsqu’on s’occupe des poules contaminées.

Et le clou du spectacle ? Le pou peut même survivre quelques temps sur des objets inanimés ! Le temps de retrouver un hôte pour y vivre réellement et y pondre ses oeufs.

Vous adorez voir et entendre le ballet des oiseaux de la nature ? Moineaux, pigeons, tourterelles, pies, grives, étourneaux égaillent les jardins à l’arrivée du printemps.

Seul bémol : lorsqu’ils partagent le même nid, ils ont tendance à se donner des poux gris ! Un moineau par exemple va attraper des poux gris perché sur un câble électrique avec ses congénères, puis infester son propre nid en rentrant.

Les jeunes oiseaux peuvent donc être infestés dès leur naissance. Lorsqu’ils migrent ou se déplacent sur de longues distances, ils rencontrent d’autres oiseaux des centaines de kilomètres plus loin, qu’ils infestent à leur tour.

Lorsque la faim et la soif les tiraillent, ils viennent aussi picorer des graines directement dans les mangeoires, et s’abreuver dans les abreuvoirs. Le risque : qu’ils transmettent leurs parasites à vos volailles lors de leurs visites :

• en se secouant et perdant leurs plumes dans l’enclos,
• en déposant les poux gris sur le matériel,
• ou en faisant un tour sur le toit du poulailler.

La solution : empêcher leur venue en installant un filet anti-oiseaux.

De manière involontaire, vous pouvez aussi déclencher une propagation de poux gris en agrandissant votre cheptel.

Cela arrive lorsque vous ne prenez pas le temps de vérifier l’état de santé de la nouvelle arrivante avant de l’introduire dans l’enclos général. Cette dernière peut alors contaminer l’ensemble de votre élevage.

Notre conseil : que votre poulette soit une ancienne poule de batterie de réforme, ou vienne d’un autre petit élevage, double-checkez minutieusement sa peau entre ses plumes à la recherche de plaies ou amas de poux.

Une mauvaise détection de problème de santé est toujours possible côté vendeur. L’erreur est humaine !

Même constat pour d’autres animaux de la basse-cour comme : 

• les oies,
• les canards,
• les cailles...

S’ils sont déjà plein de poux gris, ils vont contaminer le reste de votre élevage par contact direct ou indirect.

On vous recommande ainsi d’inspecter aussi leur plumage avant de les intégrer dans les espaces communs.

Si le matériel a été en contact avec des poules infestées, les poux peuvent aisément ramper et infecter une poule saine.

Le matériel en question comprend :

• les mangeoires,
• les abreuvoirs,
• les perchoirs,
• le matériel de nettoyage.

Une bonne hygiène est alors indispensable pour éviter la propagation des poux gris. Nettoyez et désinfectez bien vos matériels et outils !

Les poux gris élisent plus facilement domicile sur les poulettes de certains poulaillers lorsque :

• les poulaillers sont mal entretenus et remplis de débris de peaux et de plumes,
• les poulaillers sont surpeuplés,
• les poules sont en mauvaise santé : le stress et les maladies réduisant leurs défenses immunitaires.

Le Saint Graal pour les colonies de poux gris est un poulailler mal entretenu.

Un poulailler qui accumule sur son sol et ses accessoires des débris de peau et de plumes, des fientes et autres saletés.

On vous rappelle donc l’intérêt de bien entretenir chaque saison l’habitat de vos gallinacées.

Lorsqu’elles sont serrées comme des sardines dans leur abri en bois, les poules génèrent davantage de chaleur. Elles transpirent, rendant leur habitat plus humide s’il est mal ventilé.

Or, l’humidité et la chaleur sont deux conditions facilitant la reproduction des poux gris. Vous comprenez donc en quoi la promiscuité des volatiles est un problème !

2 actions immédiates :

• Optez pour une litière à base de foin ou de copeaux de bois pour absorber l’humidité ;
• Revoyez l’espace dédié à vos poulettes pour leur assurer un espace vital correct (au moins 0,25 m² par tête dans le poulailler). N’hésitez pas à revoir la taille de votre poulailler en optant pour un abri plus grand.

Une poule fragile physiquement ou émotionnellement peut se montrer moins combattive pour lutter contre les poux gris.

Cela peut provenir :

• d’un picage excessif de la part de ses congénères,
• d’un manque d’espace dans le poulailler ou l’enclos,
• d’une alimentation pauvre en vitamines et minéraux…

Il est ainsi important de les rebooster côté alimentation pour supprimer leur apathie et leur donner de l’énergie.

Car de base, elles savent très bien purger leur peau et leurs plumes des indésirables via les bains de poussière.